ECO - Le port du Havre perturbé par une grève dans le remorquage
LE HAVRE, 30 avr 2008 (AFP)
Le port du Havre est perturbé depuis mercredi matin par une grève des équipages des remorqueurs Boluda (ex-Abeilles) qui contestent les conditions d'armement des concurrents de la Société nouvelle de remorquage du Havre (SNRH), a-t-on appris de source syndicale.
Les marins de Boluda ont bloqué durant une partie de la matinée, avec trois de leurs dix remorqueurs, la principale écluse du Havre, empêchant tout mouvement de navires entre l'avant et l'arrière port. "La SNRH ne respecte pas la convention collective étendue, en particulier sur la question du temps de repos des marins", a affirmé Patrick Le Bris délégué CGT des marins.
Selon la direction du port autonome, le mouvement n'a eu que peu d'impact sur le trafic, "soit parce que la SNRH a effectué la prestation à la place de Boluda, soit parce que les navires se sont passés de remorqueurs". En revanche, selon le syndicat CGT, le trafic a été pratiquement "nul" car "95% des navires qui devaient venir au Havre ont été déroutés sur d'autres ports en prévision du mouvement".
La SNRH, filiale du groupe néerlandais Kotug, a été autorisée fin 2006 à exploiter cinq remorqueurs au Havre, brisant ainsi le monopole de fait dont bénéficiait depuis le XIXe siècle les Abeilles passées depuis dans le giron du groupe espagnol Boluda. Mais ses conditions d'armement fixées comme ceux de Boluda par un arrêté préfectoral datant d'octobre font régulièrement l'objet de contestations.
L'inspection de travail et les Affaires maritimes ont ainsi donné à la mi-avril un avis défavorable à la conformité de la SNRH par rapport à cet arrêté. Vendredi, le port autonome a toutefois donné son feu vert à la poursuite d'activité de la compagnie après avoir reçu des "assurances" de cette dernière sur son intention de respecter la convention.
De son côté, la SNRH assure disposer de tous les agréments et respecter toutes les lois françaises. "Nous avons encore été contrôlés deux fois la nuit dernière par les Affaires maritimes comme si nous étions des criminels", assure Dorus Knegtel, PDG de la SNRH.
Cette grève, qui s'ajoute aux perturbations liées au mouvement contre la réforme des ports, est prévue pour durer 72 heures. Elle pourrait toutefois se poursuivre au-delà et être étendue à d'autres ports où des préavis prévoyant des débrayages à partir de vendredi ont été déposés.
© 2008 AFP